vendredi 8 juin 2018

Roger Waters à l U Arena pour un show très politique

Vendredi 8 juin la U Arena accueillait Roger Waters dans le cadre de sa tournée "Us + Them Tour"
Deux concerts prévus à Paris.
J'avais convaincu mon amie Muriel de m'accompagner une nouvelle fois  afin d'assister au show de l'ancien bassiste de Pink Floyd. Nous avions déja vu ensemble le concert qu'il avait donné à Bercy pour "The Wall"
Nous arrivons sur place vers 18 heures et pénétrons dans les lieux afin d'éviter l'attente.

Beaucoup de monde pour cette première soirée mais pas sûr que le concert ait été sold-out, car quoique bien remplie la fosse n'était pas totalement pleine.

Vers 20 heures 10 résonnent dans la salle des cris de mouettes et sur l'écran géant, un des plus grands que j'ai eu l'occasion de voir", est projetée une scène de bord de mer avec une femme sur une plage déserte, nous tournant le dos, regardant les flots. Ce plan fixe va durer une vingtaine de minutes, un peu long tout de même, avant que les lumières s'éteignent et que les premières notes de Speak to Me sortent des enceintes.

Les musiciens au nombre de huit gagnent leurs places.
Le premier titre sera "Breathe" qui ouvre "Dark Side of the Moon", un démarrage en douceur pour un show qui va s’avérer très politique, car Waters est remonté contre ce qui se passe dans le monde et veuxtnous le faire savoir.
Ce titre sera suivi de "One of These Days" et là nous pouvons immédiatement constater le soin qui a été mis pour obtenir une qualité de son exceptionnelle. Une petite leçon pour les Stones qui avaient inauguré cette salle.
Deux guitaristes pour remplacer l'irremplaçable Gilmour et pas des moindre,le californien Jonathan Wilson qui assurera une grande partie des vocaux et Dave Kilminster qui, quant à lui, a accompagné beaucoup d'artistes.
Avec "Time" un autre grand titre de Dark Side,nous sommes littéralement entourés par le son quadriphonique. Ce titre sera enchaîné avec une reprise de "Breathe" suivie de "The Great Gig in The Sky", sur lequel les choristes, chanteuses du groupe Lucius" font des prouesses vocales, sans toutefois faire oublier l'original, unique.
Avec "Welcome To The Machine", dans une rès belle version, nous entrons dans le dur. 
Vient ensuite "Déjà" un titre du dernier album solo de Waters et deux autres titres de ce même opus, "The Last  Refugee" et "Picture That", des protest songs. 

Retour à Pink Floyd, le public est venu pour cela,plus que pour Waters solo, avec l'incontournable "Wish your were here", en hommage à Syd Barrett,l'inoubliable premier guitariste et fondateur du groupe. Mais ce titre est tellement marqué que la version présentée au cours de cette soirée est loin selon moi d'être la meilleure. 
Autre titre "The happiest day of our lifes" amenant "Another Brick in The Wall" par lequel Waters ramènera à lui tout le monde, tellement ce titre est connu et a marqué les auditeurs par son rythme entêtant. Sur ce titre interviendra une chorale d'enfants du 19ème,porteurs de t-shirts avec l'inscription "Resist". Nous entrons dans la phase politique du show qui va se poursuivre dans la seconde partie après une entracte d'une vingtaine de minutes.

Durant cet intermède divers slogans seront affichés sur l'écran nous invitant à résister,notamment à Mark Zuckerberg,à la discrimination anti-palestinienne orchestrée par Israël. Waters ira même très loin un peu plus tard dans ses propos.

Les lumières de la salle s'éteignent, des coups de tonnerre se font entendre. Sur l'écran des cheminées géantes apparaissent et s'élèvent petit à petit. Il s'agit bien sûr des cheminées de la Battersea Power Station de Londres qui illustra en son temps la pochette de "Animals". Les sirènes hurlent et démarre "Dogs" avec Jonathan Wilson au chant qui maîtrise parfaitement son sujet.
Waters exibe de grandes pancartes,sur lesquelles nous pouvons lire : "Pigs rule the World", "Fuck the Pigs". Ce titre va s'étirer sur une bonne vingtaine de minutes.

Pendant la partie instrumentale du titre, une saynète montre un mouton servant le champagne à un cochon masqué derrière lequel apparaît Waters. «Les porcs gouvernent le monde», «Fuck the Pigs» et autres amabilités sont affichées.

"Pigs" le morceau suivant se transformera en diatribe anti-Trump, pendant qu'un cochon gonflable survole l'assistance, avec sur ses flancs l'inscription "Stay Human". Ce titre ce concluera avec l'inscription "Trump" est un porc, il fallait oser.

"Money" restera très politique avec la projection des portraits "des grands de ce monde", Erdogan, Berlusconi, May, Le Pen père et fille.

Après ce titre Waters change de registre et prend un tournant plus poétique avec le très beau "Us and Them" et "Smell the Roses", pour se terminer le superbe enchaînement "Brain Damage"/"Eclipse. Une pyramide de lumière apparaîtra concluant en beauté le show sous les acclamations du public. Un moment magique.

Rogers Waters présentera ensuite un à un ses musiciens avec un petit mot pour chacun, Dave Kilminster à la guitare, Gus Syeffert à la basse, Jonathan Wilson, guitare et chants, Bo Koster aux claviers, Jon Carin aux claviers,Ian Ritchie aux saxophone, Joey Waronker à la batterie, et Jess Wolfe et Holly Laessig aux choeurs que du beau monde.

Ces présentations terminées Waters s'avancera vers le public une feuille de papier en main pour saluer les français à l'origine de la déclaration universelle des Droits de l'Homme. Il fera part de sa colère suite à l'arrestation en France de membres du Boycott Desarmement et Sanction, une organisation qui demande à Israel de mettre fin à la colonisation des terres arabe.

“Croyons nous aux droits de l’homme universels ou non ? C’est une question fondamentale et importante. Mois j’y crois”
La raison pour laquelle je parle de ceci ce soir est que cela devrait inclure le peuple de Palestine ! Donc, si l’on croit que le peuple de Palestine devrait avoir les mêmes droits humains que tout le monde, alors vous devez penser que ce serait bien d’avoir une organisation mondiale, une société civile mondiale qui soutient leur cause. C’est ce que le mouvement BDS fait. Le BDS lutte pour l’égalité des droits humains pour nos frères et sœurs en Palestine”, a-t-il poursuivi.
J’en parle maintenant parce qu’il y a des jeunes en France qui ont été poursuivis pour avoir exprimé les opinions que j’exprime ici sur cette scène ce soir. Alors où êtes vous les flics ? Allez, emmenez-moi en prison ! Ou est-ce différent pour moi ?”.
Il n'omettra pas de préciser qu'il n'est pas antisémlite.

Nous aurons droit en rappel à "Confortably Numb" un titre grandiose de Pink Floyd, joué note pour note par Dave Kilminster, mais là encore le toucher de Gilmour sur sa Stratocaster fait vraiment défaut, car Gilmour est une immense guitariste, doté d'une superbe voix et il est difficile d'oublier son importance au sein de Pink Floyd, car Pink Floyd ce n'était pas que Roger Waters.


Sur l’écran, la femme du début retrouve sa fille. La serre dans ses bras. Et sourit enfin.

Nous avons assisté à un beau spectacle, que tout fan de Pink Floyd ne pouvait rater. Le lieu, trop grand à mon avis, Bercy eut été mieux.


La setlist
Set 1
Song played from tape Speak to Me (Pink Floyd song)
Breathe (Pink Floyd song)
One of These Days (Pink Floyd Song)
Time (Pink Floyd song)
Breathe (Reprise)
(Pink Floyd song)
The Great Gig in the Sky(Pink Floyd song)
Welcome to the Machine (Pink Floyd song)

Déjà Vu
The Last Refugee
Picture That

Wish You Were Here (Pink Floyd song)
The Happiest Days of Our Lives (Pink Floyd song)
Another Brick in the Wall Part 2 (Pink Floyd song)
Another Brick in the Wall Part 3 (Pink Floyd song)

Set 2:

Dogs (Pink Floyd song)
Pigs (Three Different Ones) (Pink Floyd song)
Money (Pink Floyd song)
Us and Them

Smell the Roses

Brain Damage (Pink Floyd song)
Eclipse (Pink Floyd song)

Encore:

Comfortably Numb